Les maliennes, le 8 mars à nous

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Que célébrer en ce 8 mars quand des femmes sont tuées par leurs conjoints ?

Devons-nous tenir des balani show quand des femmes subissent les coups de leurs soi disant douce moitié ?

Femme malienne, célébrer oui mais célébrer quoi quand nos fillettes sont violées ?

Devons-nous célébrer quand des maliennes sont déshéritées juste à cause de leur sexe ?

Célébrer quoi quand nos enfants sont mutilés ?

Devons-nous célébrer alors que des femmes meurent par hémorragie au cours de l’accouchement ou restent stériles pour la vie ?

Que dire des survivantes fistuleuses, qui ne connaitront plus le bonheur d’être entourées par des êtres aimés, ou rejetées à cause d’une maladie due à une pratique qu’elles ont subie  Que devons-nous célébrer quand certaines femmes, diplômes en main, ne peuvent pas exercer leur métier ?Devons-nous célébrer alors que les postes sont répartis en fonction du sexe et les promotions canapé continuent de faire des plus méritants les moins ?Célébrer quoi quand la pédophilie prend des ampleurs inquiétantes ?Devons-nous célébrer quand la sécurité n’est pas garantie pour les maliennes à Tombouctou, Gao, Kidal que sais-je encore ? Plutôt que de célébrer, plutôt que d’organiser des manifestations de réjouissance, plutôt que de se déchirer pour des pagnes, réclamons nos droits les plus élémentaires.

Le droit à l’éducation pour les filles, le droit à la santé, le droit de posséder son corps tout entier (excision), le droit à la maturité avant un mariage, le droit de vivre, le droit d’exercer une activité, le droit d’hériter, le droit de dénoncer les violences subies, le droit de poursuivre nos bourreaux, le droit de s’émanciper, tout simplement.

Mobilisons-nous pour inculquer à nos enfants les valeurs de dignité, de bravoure et de respect de la femme.

Réclamons, plaidons, défendons pour que cessent toutes ces inégalités sociales, sexuelles et économiques.

Réclamons, plaidons, défendons la sécurité pour nous et nos enfants.

Réclamons pour que cessent viols, agressions sexuelles, agressions physiques, mariages forcés et précoces, déni de ressources d’opportunités, violences psychologiques.

Ce sont mes priorités, ce sont vos priorités !

En ce 8 mars 2018, et ceux qui suivront, pour les maliennes réclamons le droit à la vie pour sortir de la survie.

 

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