Tombouctou: justice pour les femmes et des jeunes filles violées ?

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Pendant l’occupation des régions nord du Mali, les djihadistes et autres groupes armés ont exercé des violences sexuelles de diverses formes, notamment des viols, comme l’atteste un rapport établi en 2012 par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la situation des droits humains au Mali. L’ONG Wildaf-Mali (Women In Law and Development/ Femme–Droit et – Développement en Afrique) a recensé 171 femmes victimes de violences sexuelles venant des régions du nord du Mali. Selon Bintou Bouaré, Présidente de Wildaf-Mali : « sur ces 171 femmes, 113 ont accepté de porter plainte. Et en trois ans, 30 femmes seulement ont été écoutées par le procureur de la commune 3 de Bamako ».

 « Reconnaître qu’on a été violée est une honte pour sa famille »

Le viol est un sujet tabou au Mali, les lèvres des victimes sont scellées par le regard de la société. Parmi les 171 femmes et filles, victimes recensées comme victimes de violences sexuelles, 58 n’ont pas voulu porter plainte.  Certaines se sentent responsables de leur sort, tandis que d’autres ont peur de témoigner parce qu’elles vivent dans la même localité que leurs violeurs qui errent librement dans la nature confie Bintou Bouaré, présidente de l’ONG Wildaf-Mali.

La blogueuse Fatouma Harber avoue qu’elle n’avait au début, pas entendu parler de victimes dans la ville de Tombouctou. « Au début je pensais qu’il n’y avait pas de victimes à Tombouctou » raconte Fatouma Harber avant de poursuivre « c’est après quelques recherches à gauche et à droite que je me suis rendue compte qu’il y avait en réalité plusieurs victimes. Mais personne ne veut parler. Reconnaître qu’on a été violée, c’est une honte pour la famille ».

Au regard de l’absence de jugement pour les violences sexuelles, les instances juridictionnelles maliennes et internationales préfèrent enfuir leur justice dans les pierres angulaires. Alors qu’à l’angle des maisons souffrent en silence femmes et jeunes filles depuis des années. Personne ne les voit et dans les rapports elles ne sont que des chiffres. Malgré leurs nuits blanches, ces femmes portent en elles un rêve, celui de voir un jour la justice triompher.

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