Quand les enfants font des enfants…

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Le monde compte plus de 2 millions de filles mères, et la plupart sont âgées ont entre 12 et 17ans. Le Mali, pays où la lutte contre le mariage précoce, la délinquance juvénile et les viols sont toujours d’actualité, en compte des milliers.

« Ici, c’est la maison de mon oncle maternel. Je vis là avec mon enfant depuis que mes parents ont appris que j’étais enceinte de trois mois. J’étais alors lycéenne en classe de 11ème Littérature », explique Aminata, 17ans et mère d’un petit garçon de 8 mois. Tombée enceinte sans être mariée et encore élève, son père l’a mise à la porte. Déscolarisée et vivant désormais chez son oncle, elle attend que le jeune papa puisse la prendre pour épouse, comme promis. Tout comme Aminata, de nombreuses jeunes filles sont mises à la porte par leur famille après la révélation de leur grossesse. Réfugiées alors chez un membre de leur famille ou dans des centres d’accueil pour filles-mères, elles mènent une existence difficile.

Le rôle des parents

Le mariage forcé, le viol, la prostitution la pauvreté ou encore les abus sexuel au sein des familles sont des causes fréquemment citées en ce qui concerne la grossesse précoce des jeunes filles. Dans une société où les parents ont un certain droit absolu sur leurs enfants, ils sont plus enclins à les guider et à les protéger. Malheureusement, ceux qui doivent endosser ce rôle sont soit trop exigeants envers leurs filles (en les poussant à se marier trop jeune, ou à ramener de l’argent à la maison), soit parfois trop permissifs, voir démissionnaires. Fermant les yeux sur certains agissements de leurs progénitures, ils ne disent rien en les voyants arriver à la maison avec des téléphones portables, des habits et parures de luxe. Silence lourd de conséquences, car les filles se croient alors adultes, ou sur la bonne voie pour réussir. « Etant d’une famille très pauvre, je sortais avec un ‘’boss’’, un cadre haut placé et très riche. Il payait mes études et les médicaments de ma mère, parfois même les factures d’eau et d’électricité car mon père est au chômage. Mais une fois enceinte, il a disparu en disant qu’il avait déjà une famille et m’a traitée de fille facile. », explique Assétou Traoré, une jeune fille de 16 ans, déscolarisée avec un bébé et vivant toujours chez ses parents au Banconi. Les enfants du 21ème siècle, précoces et ayant le monde à leur portée (Google, Facebook, twitter…), sont exposés à tous les dangers. Ainsi, le seul moyen pour les parents de les guider serait le dialogue. « Puisque ces enfants enceintent et tombent enceintes, il ne faut plus les voir comme des enfants, mais plutôt comme les futurs adultes qu’ils sont. Le cours de biologie dispensé au second cycle n’est pas suffisant, il faut instaurer dans les programmes scolaires des cours d’éducation sexuelle. Le monde évolue et l’on doit évoluer avec lui pour préserver l’avenir de nos enfants. », affirme un sociologue. « Les empêcher d’avoir des relations sexuelles n’est pas la solution, les parents doivent parler sans voile à la maison, de sexualité, de protection et de contraception. Ils doivent préconiser l’abstinence, mais encore plus parler des méthodes de protection sans tabou. Comme cela, à défaut d’abstinence, les enfants savent alors où ils mettent les pieds, ils seront au moins protégés, ainsi que leur avenir.», ajoute-t-il.

3 COMMENTAIRES

  1. Il est vrai que la situation des filles mères a toujours été un sujet de préoccupation. L’une des solutions à essayer, serait un traitement judiciaire en espérant que les futurs auteurs des grossesses précoces reflechiraient aux conséquences de leurs actes avant de “consommer”
    La pauvreté est une excuse trop facile à avancer pour expliquer l’accès facile au corps d’une fille dite pauvre. Les parents ont avant tout une grosse part de responsabilité dans cette situation.

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