16 jours d’activisme dans la lutte contre les VBG : l’amour de mon mari, mon malheur

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auteure: Mariam Ibrahim Maiga

Dans le cadre des seize jours d’activisme de lutte contre les violences basées sur le genre, nous avons rencontré une femme au foyer qui a requis l’anonymat. La bonne dame nous raconte son calvaire quotidien dans les larmes. Une situation qui, selon elle, lui a été imposée par sa belle-mère, la maman de son mari, par jalousie.

C’est une femme malheureuse que nous avons rencontrée grâce à l’Association Femme Battue, sise à Hamdallaye en Commune IV du District de Bamako. Avec le cœur meurtri, notre interlocutrice âgée d’environ 45 ans nous raconte : « Je suis mariée et je vis dans mon foyer il y a de cela plus de 15 ans. J’ai six enfants avec mon mari. Les ennuis ont commencé depuis environ quatre ans. Tout allait bien entre mon mari et moi, mais tout d’un coup, j’ai commencé à avoir les reproches de ma belle-mère qui m’accusait d’avoir dominé son fils, mon mari. Elle me disait que j’avais la main mise sur les biens de son fils. Elle disait également que mon mari m’aimait trop et cela nuisait à la cohésion familiale. Elle a tout fait pour susciter la colère de mon mari qui m’a finalement tourné le dos.

C’est ma belle-mère qui nous a divisés. D’abord, mon mari et moi, nous nous sommes disputés. Du coup, sa maman, est venu me demander de quitter mon foyer et je lui ai fait savoir que je ne peux pas partir de mon foyer en abandonnant mes six (6) enfants. Elle et son fils, mon mari, m’ont mise à la porte. Alors, nous sommes allés à la police qui nous a renvoyés devant le tribunal. Entre-temps, mon mari a pris une nouvelle femme qu’il a logée dans ma chambre. Quand je suis revenue, ma chambre était occupée par cette dame et maintenant je dors dans la chambre de mes enfants, avec ceux. Jusqu’ici, il n’y a pas de communion entre mon mari et moi alors que tout allait bien jusqu’à ce que ma belle-mère devienne jalouse de moi. Aujourd’hui, l’homme qui m’a tant aimée me bat tout le temps pour sa nouvelle femme. C’est vraiment difficile de vivre tout ça et…(elle fond en larmes). Et je ne veux pas abandonner mes six enfants. Aussi, à mon âge, où vais-je aller ? »

Dépassée par les faits et traumatisée par son mari et sa belle-mère, c’est à l’Association Femme Battue (AFB) que la bonne dame s’est confiée. « Je suis venue chercher de l’aide au niveau de l’Association Femme Battue. Quand la famille m’a obligée à aller à la police, quelqu’un m’a conseillée de venir voir cette association. Les responsables de l’association m’ont écoutée et ils m’ont donné beaucoup de conseils. Ils m’ont aussi promis de parler à mon mari. J’espère qu’il y aura une issue positive, car je ne veux pas perdre mon mariage. Voilà pourquoi je préfère… (elle fond encore en larmes). Je préfère y aller par la voie pacifique »,a-t-elle dit.

Avertie, notre interlocutrice conseille les autres femmes à plus de prudence dans leurs foyers, car elle estime qu’en réalité, il n’y a pas de justice réelle dans une vie de couple. « Malgré tout, c’est la femme qui en sort perdante »,a-t-elle conclu avec un regard désespéré et envahi de larmes.

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