L’émergence par la lecture

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Aminata BORE, 21 ans, est diplômée en licence de journalisme/communication de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest. Elle a aussi une licence en lettres modernes à l’Université publique de Bamako. Celle qui fut championne d’Afrique et du Moyen-Orient du concours d’art oratoire a une vie associative bien dense.

Elle est trésorière générale d’Alumni Fawe Mali, chargée de communication de l’organisation de jeunes informaticiens et scientiques “Univers Technologie, membre de la JCI Mali et enfin présidente du centre de lecture “A la découverte des mots”. Très engagée à travers ce centre, elle dit être convaincue que le développement du Mali prendra source dans la promotion de son secteur éducatif.

Elle a répondu aux questions de maliennemoi

 Comment qualifiez vous la situation de la femme malienne ?

La femme malienne se retrouve à mon humble avis, comme beau nombre de  femmes  africaines, dans une situation où son épanouissement commence à cadrer avec son émancipation. Une expansion salutaire qui nous montre une femme, qui peu à peu saisit toute son importance et son potentiel dans le développement socio-économique du Mali. Toute fois que du chemin reste à faire, car elle est encore cette femme que je trouve «déchirée entre la tradition et la modernité». Difficile de trouver le juste milieu ou même de se ranger d’un seul côté. La plus part d’entre elles se retrouvent dans le dilemme de choisir entre leurs carrière et leurs vie de société. Puisque quoi l’on dise, les mentalités restent encore fermées et continuent toujours de mettre en relief l’idéal de la malienne; je ne dirai pas soumise, mais pas libre non plus. Cela est une réalité qui à mon avis maintient la femme malienne dans une sphère d’une sorte de non affirmation.

Vous êtes une militante pour la promotion de la lecture sinon du savoir, c’est quoi votre objectif ?

La lecture est l’une des trois sources de connaissances dont les deux autres sont le voyage et la vieillesse. A défaut d’être  assez riche pour explorer le monde, et ne pas pouvoir également précipiter la vieillesse, la seule source fiable, accessible reste la lecture. Mon objectif principal est de faire de mon pays une nation qui lit. Qui relèvera dans un avenir très proche tous les défis du donner et du recevoir sur l’échelle internationale.

Le niveau actuel des jeunes est alarmant, que faite vous pour aider ceux qui ont la chance de croiser votre chemin ?

Faire en sorte de leur apporter le maximum d’assistance et de partage de connaissance possible. Il est certes vrai, que la vison de “convertir” chaque élève ou jeune malien à une culture de la lecture, soit un idéal qu’il serai difficile d’atteindre; Mais çà n’est pas impossible. Il faut du courage et de la volonté de changer les choses, en offrant à cette jeunesse un repère sûr et sans équivoque. Et à défaut de pouvoir “sauver” tout le monde, nous nous investissons de l’humble mission d’au moins créer la différence pour ceux, qui nous offriraient la chance de croiser leur chemin. Nous sommes aussi rassuré que l’impact sera multiplié dans le temps et en ressources. En ce sens que ceux là qui croiseront notre chemin, après formation voudront certainement partager avec d’autres leur expérience, leur connaissance enfin de faire perdurer la continuité.

La  lecture est donc le code d’accès au développement ?

Merci cette question, qui énumérée dans un sens affirmatif ferait un excellent slogan pour notre centre de lecture.

Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et le programme éducation pour tous (EPT), ont eu pour corollaire l’effectif pléthorique dans les établissements d’enseignement. Les enseignants sont confrontés à d’énormes difficultés d’encadrement en qualité de tous les élèves. Le système se révèle donc en une sorte de robotisation des enfants qui ne font que recevoir sans comprendre. Incapables donc de lire et de comprendre ce qui leur est enseigné. Nous somme convaincu qu’un accent mis sur la lecture serait la solution efficace de forger le sens de la recherche et de l’autoformation chez les élèves. Ce qui aura pour résultats le développement du secteur éducatif et donc effectivement et évidemment le code d’accès au développement.

Jusque là quelles ont été vos plus belles réalisations?

A mon avis mes plus belles réalisations, déjà en tant que jeune fille c’est d’avoir pu mener des études jusqu’à ce niveau, d’avoir pu en bien de circonstances user des connaissances acquises et des expériences vécues pour réfléchir à comment apporter ma pierre à l’édifice national et même continental, à travers le centre de la lecture “A la découverte des mots”. Ensuite d’avoir eu cas même la chance de représenter notre pays et notre continent sur une scène de concours international.

Votre souhait pour les femmes maliennes ?

Mon souhait le plus profond pour les femmes maliennes, c’est qu’elles puissent continuer de lutter pour leur indépendance et leur développement et ce sur tous les plans. Qu’elles puissent un jour trouver la formule de se libérer des chaînes de toute tradition qui contribue à les maintenir dans le strict minimum et les empêcher de rêver et de réaliser leur rêve.

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