Une maman raconte le viol de sa fille de 7 ans par un homme de 47 ans

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Comment un homme, de 47 ans peut il violer une petite fille de 7 ans ? C’est la question que ne cesse de se poser, la mère de la petite F.S qui a été victime de viol en commune 6 du district de Bamako en octobre passé. Dans un triste récit, elle nous confie comment un quadragénaire, ami de la famille, a abusé de sa fille, et comment les parents de ce dernier tentent de le faire libérer, après trois mois d’incarcérations.

Un soir, aux environs de 18h 30, MS, un mécanicien de 47 ans employé dans le garage contigu à notre maison, a envoyé, un enfant venir chercher ma fille FT dite Lah. Comme toute mère, j’ai tout de suite demandé à l’envoyé où se trouvait Balla, celle-là m’a répondu qu’il était à la porte devant la boutique. Vu que je le connaissais déjà, sans aucune crainte ni appréhension, j’ai autorisé ma fille à partir répondre à son appel. En précisant, que si c’est pour une commission, de la faire et de retourner rapidement à la maison, parce que je devrais sortir. Je suis nettoyeuse de linges sales, et un client attendait ses vêtements, que j’avais lavés dans la journée.

Comme convenu, à son retour, Lah devait m’attendre à côté du salon de coiffure situé devant notre cour. A mon retour, je suis rentrée dans la boutique acheter quelques marchandises et vérifier si elle m’attendait devant le salon comme je lui avais demandé. A ma grande surprise Lah n’y était pas. Quelques instants après mon arrivée sur lieu du rendez-vous, je l’ai aperçu venant de la rue de derrière qui mène au garage de MS au bord du marigot. Très inquiète, je lui ai demandé d’où venait-elle comme ça ? Elle m’a répondu que c’était tonton MS qui l’avait appelé pour lui offrir une boisson non alcoolisée et deux cent 200 FCFA. Sur le coup, cela m’a paru bizarre et louche. A cet instant, j’étais réticente à l’idée de d’accepter la boisson et l’argent, mais vu que ce n’était qu’une enfant, je me suis dit que c’est certainement un cadeau de sa part. Rentrées toutes les deux à la maison, nous avons déposé ce cadeau sur la table de la chambre.

Assise dans la cour, je n’avais pas l’esprit tranquille et je n’étais pas non plus rassurée par le comportement de ma fille depuis son retour. Une question me taraudait l’esprit, à savoir ce qui s’était passé chez MS ? Un petit détail avait retenu mon attention : avant qu’elle n’aille répondre a son appel, Lah portait un short dans le bon sens, mais à son retour j’ai remarqué que celui-ci était mis à l’envers. Ce questionnement a continué à me turlupiner l’esprit pendant le reste de la journée. En effet, Balla étant peulh, et ma fille descendante de forgeron, au Mali un lien sacré lie ces deux ethnies depuis des siècles. Je priais donc Dieu pour que cette situation soit tirée au clair, pour que j’ai enfin le cœur net.

Quelques temps après, comme si mes prières avaient été exaucées, un homme du nom de DC est venu me demander où se trouvait Lah, et m’a demandé ensuite si elle ne m’avait rien dit ? J’ai répondu par le négatif. Le monsieur m’expliqua qu’il a aperçu Lah en compagnie de MS dans le garage derrière une voiture, et quand il s’approchait, Lah se rhabillait rapidement, et MS s’est interposé, comme pour l’empêcher de voir ce qu’elle faisait. Je suis restée sidérée par tout ce que je venais d’entendre. Nous avons immédiatement appelé Lah pour lui poser des questions, mais sur le coup elle n’a voulu rien dire. Nous avons essayé encore une seconde fois, mais cette fois-ci en la menaçant un peu. Elle s’est mise à pleurer, j’ai tenté de la rassurer pour qu’elle nous dise ce qui s’était réellement passé.

Cette méthode a fonctionné car elle a commencé à nous raconter ce qui s’était passé. Elle nous a confié que MS l’avait amené dans leur garage derrière la maison, il l’a ensuite poussé à terre derrière une voiture garée au bord du marigot. Elle a voulu appeler au secours, mais ce dernier l’a giflé à deux reprises pour qu’elle se taise. Ensuite, MS lui a retiré ses habits et s’est lui-même déshabillé et la violé. Après ce récit intenable de ma petite fille de 7 ans, je n’ai pas pu me retenir. Mes deux mains jointes sur ma tête, j’ai crié en disant que MS a voulu tuer ma petite fille, car quel genre d’être humain pouvait oser violer une petite fille âgée d’à peine 7 ans ?

Sur le coup, mon premier réflexe a été d’aller chercher des unités de téléphone pour informer mon mari, son père, qui était en déplacement. Mais ce dernier était injoignable. Sans perdre une seule seconde, je suis passée voir le chef de garage pour lui expliquer ce que son employé venait de faire subir à ma fille. Ce dernier stupéfait, n’en revenait pas, et me demanda une fois de plus, s’il s’agissait exactement de la même petite fille qu’il connaissait. Je lui ai répondu que j’amènerai ma fille voir un médecin le plus vite possible. Néanmoins, une fois de retour à la maison j’ai de nouveau examiné Lah, et constaté qu’elle avait du sperme sur sa partie génitale.

Le lendemain, accompagné d’une amie et de son mari, nous sommes partis chez un médecin, dont le cabinet n’est pas loin de chez moi. Après consultation, son diagnostic a été que ce monsieur avait effectivement violé mon enfant. Elle nous conseilla d’aller faire une déclaration à la police, et ensuite de nous rendre à l’hôpital. Mais avant, nous avons appelé un des amis de MS pour lui expliquer ce que celui-ci avait fait à ma fille. Ce dernier rétorqua à ma grande surprise, qu’il en était bien capable, et d’ailleurs qu’il préférait ne pas se mêler dans ce genre d’affaire, parce qu’il aurait été capable du pire si cela avait été son enfant. On ne pouvait plus s’arrêter là, il fallait en parler avec l’auteur lui-même. C’est ainsi que le mari de mon amie, accompagnéS de l’ami de MS, sont partis l’interroger dans le garage, en présence du chef de garage et plusieurs personnes. Il a d’abord commencé par nier les faits, mais ils lui ont juste posé une question : « pourquoi cet enfant n’accuse que toi, alors que d’autres hommes travaillent ici ?  ». Grâce à leur insistance et ténacité, MS a fini par reconnaître avoir violé ma fille. Ce qui m’a le plus choqué à l’issue de cette confrontation, c’est qu’il estimait n’avoir rien fait de grave. Et qu’il ne s’est rendu compte de ce qu’il faisait qu’après avoir terminé son méfait.

Forts de ces aveux, nous nous sommes rendus à la police pour faire une déclaration, avant de nous rendre à la maternité du quartier. A l’hôpital, les médecins ont fait des prises de sang, et nous ont demandé de revenir 3 mois plus tard pour une autre consultation. Selon leur diagnostic, pour le moment, ils n’ont constaté rien de grave mais nous ont dit que la situation pouvait évoluer, vu que c’était encore une enfant. Entre temps, MS a été arrêté et incarcéré. Trois mois plus tard, le grand frère de Balla est venu nous chercher pour une consultation à l’hôpital Gabriel Touré. Mais avant de le suivre, comme à l’accoutumé, j’ai informé le mari de mon amie, qui m’a autorisé à l’accompagner, si c’était pour tirer l’affaire au clair. Les médecins après analyse, nous ont demandé de passer récupérer les résultats quelques jours après. Depuis notre passage à l’hôpital, je n’ai eu aucune nouvelle d’eux, et j’ignore ce que les résultats ont donné.

Ces malheureux évènements ont changé nos vies, nos amis qui fréquentaient la maison qui sont aussi amis avec MS, nous regardent d’un mauvais œil. Ils nous adressent, à peine, la parole. Pour le moment, Lah continue toujours de fréquenter l’école, mais avec un niveau qui laisse à désirer. Nul ne doute qu’elle sera marquée à jamais par les lourdes conséquences sur sa vie, de cette agression. Tout comme moi d’ailleurs, car je me sens coupable de n’avoir pas pu la protéger face à ce que je ressens comme une profonde injustice de la vie.

 

 

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