Le monde sans guerres d’Aminata Traoré

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L’essayiste, ancienne ministre de la Culture du Mali, se porte candidate au poste de secrétaire générale de l’ONU.

Ses amis étaient dans la confidence depuis quelques semaines déjà. Aminata Traoré a officialisé sa candidature avec humour et élégance. Hier après-midi, sous la coupole d’Oscar Niemeyer, au siège du Parti communiste français, l’essayiste, ancienne ministre de la Culture du Mali, a confirmé son intention de se présenter au poste de secrétaire générale des Nations unies. « L’ONU, semble-t-il, est à la recherche d’une femme pour succéder à Ban Ki-moon. Je n’ai peut-être pas la tête de l’emploi, mais je m’invite dans ce débat ! », a-t-elle lancé sous de chaleureux applaudissements. Aminata Traoré ouvrait, à l’occasion de la conférence mondiale pour la paix et le progrès, une séance de débat intitulée : « Déminer les bombes semées en Afrique par l’Occident ». « Je parle depuis le Mali, un pays meurtri, devenu phare et alibi du dispositif militaire déployé par la France au Sahel, au nom de la lutte contre le terrorisme », a-t-elle expliqué. Avant d’exprimer toute l’amertume et toute la colère que lui inspire la politique étrangère de François Hollande. « Nous payons pour l’arrogance de Nicolas Sarkozy en Libye. À sa suite, François Hollande, lui aussi, a voulu avoir son champ de bataille. En fait, il en est de cette guerre comme de la courbe du chômage qu’il ne parvient pas à inverser en France. Chaque jour, des hommes meurent. Les civils ne sont pas protégés, pas plus que les militaires eux-mêmes ne parviennent à se protéger des djihadistes », a-t-elle exposé.

« Faire entendre la voix des peuples »

Celle qui se définit comme une « femme africaine de gauche » écarte d’un revers de main les arguments invoqués par les puissances occidentales pour justifier leurs guerres sur le continent. Protéger les Africains des fanatiques ou des dictateurs ? « Des milliers d’Africains se noient en Méditerranée, dans l’indifférence. On ne peut pas prétendre vouloir faire notre bien en faisant la guerre chez nous, en pillant nos richesses et en nous fermant la porte de l’Europe ! » rétorque-t-elle. Libérer les femmes de traditions ou pratiques rétrogrades ? « Ce système cynique, sexiste et raciste instrumentalise toutes les causes. Il usurpe celles des femmes pour justifier les guerres », réplique-t-elle. Pour la candidate à la succession de Ban Ki-moon, ces expéditions militaires sont d’abord le miroir d’un « capitalisme meurtrier » et l’expression d’une « stratégie de recolonisation, dans laquelle l’ONU, prise en otage, sert de cheval de Troie ». Aminata Traoré espère, elle, « faire entendre la voix des peuples ». Pour renouer avec la raison d’être des Nations unies : la paix.

Source : humanité.fr

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